Certains nous disent : "vous détruisez l'Eglise!"

Publié le par comite de la jupe

 

Avec ceux qui s'inquiètent que, parfois, la voix de notre conscience personnelle risque de nous écarter des sentiers du magistère, nous avons envie d'engager un échange qui nous chahutera tous un peu dans nos conceptions traditionnelles de l'Eglise.

On entend dire " Vous allez faire du mal à l'Eglise", "il faut défendre le pape parce que c'est le pape, et ne pas se poser de questions!"
Mais l'Eglise, c'est vous et moi.

Comment peut-on craindre que la parole d'un membre de l'Eglise le détruise? L'Eglise est un corps où chaque membre compte et où le plus faible, dit saint Paul ( 1 Corinthiens 12, 12-30), surtout le plus faible,  est important. Parfois, l'oeil ne voit pas ce que l'oreille entend. Est-ce pour cela qu'il faut détruire l'oeil?

La parole de chacun de nous est donc participante de l'Eglise. Aucune ne peut faire du mal à une autre, puisque toutes sont indispensables.

L'Eglise n'est pas une société militaire, même si le magistère prend, au gré de ses remous internes, à la mesure, surtout de son inquiétude et de sa tentation d'une puissance toute temporelle, des allures autocratiques.  
L'Eglise n'est pas plus société de muets ou de bénis oui-oui.

L'Eglise est un peuple : vous moi... et si le Christ exauce notre condition d'homme et de femme, si par lui nous avons l'être et la vie, alors notre parole ne peut faire de mal à son corps.

Et ce que nous avons à dire doit être dit, parce que l'Eglise a besoin de l'entendre. Et ensuite, il faudra le faire, parce que, si nous ne le faisons pas, nous aurons manqué à notre responsabilité de chrétiens.

C'est ce que suggère ce texte de Madeleine Delbrêl, chrétienne "experte en humanité", non par de grands discours, mais par une vie simple, sans beauté, sans éclat, dans sa banlieue déchristianisée où elle a trouvé Dieu, oui, Dieu Père, Fils et Esprit, oui le Dieu très Haut, et où il est venu vers elle sans falbalas liturgiques ni procession de reliques.
Sans défense elle aura vécu dans le monde, ce monde "rouge" qui moquait volontiers sa foi d'attardée, et elle ne l'aura pas dénigré ni renié... Ne s'attardant pas en faux problèmes, libérée de tout hédonisme identitaire, elle a juste obéi à cette petite voix qui lui chantait qu'une vie de femme pleinement vécue, travaillée, dépliée, mise au large, était ce qui réjouirait son Seigneur.
V.B. et A.S.

Nous avons quelquefois, vis-à-vis de l'Eglise, l'attitude de quelqu'un qui veut un certificat de bonne conduite. L'Eglise ne conduit pas : elle est et nous sommes en elle. Elle est le Corps du Christ et nous sommes membres de ce Corps.
Notre d
épendance, notre dévouement vis-à-vis d'elle, s'ils exigent des actes extérieurs, des signes, sont avant tout une dépendance et un dévouement interne, vital. Notre dépendance, vis-à-vis de ce corps qu'elle est, est considé
rable.


Mais notre initiative, notre responsabilit
é, notre fonction sont, elles aussi, considérables. Nous y sommes providentiellement irremplaçables.
Nos soumissions et nos initiatives y sont
à égalité obéissance, comme pour les cellules d'un corps qui seraient à
la fois intelligentes et aimantes.
Une seule cellule peut infecter tout l'organisme ; une seule cellule peut laisser passer l'aiguille qui le sauve. (in N.A)

 

Publié dans présentation

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